Guide sur l'overclocking
Montée en fréquences
À ce stade, vous connaissez la plupart des paramètres permettant d’overclocker votre machine en toute sérénité et votre carte mère est paramétrée manuellement aux valeurs par défaut. Maintenant, il ne vous reste plus qu'à overclocker.
Dans les grandes lignes, vous allez augmenter le FSB, testez la stabilité de votre machine et augmentez si nécessaire la tension du CPU, du NorthBridge, de la mémoire ou du FSB si des erreurs sont rapportées. En effet, lorsque votre augmentez la fréquence du FSB, votre processeur, votre chipset et votre mémoire (en utilisant un ratio FSB:mémoire) verront leurs fréquences augmentées. Par conséquent, ces composants consomment plus d’énergie et nécessitent alors une plus forte tension pour garantir leur fonctionnement optimal. Cette hausse de la tension se traduira également par une élévation du dégagement thermique, vous obligeant dans certains cas à investir dans un système de ventilation plus efficace.
L’overclocking n’est pas une science exacte et il n’existe pas de méthode stricte pour overclocker sa machine. La solution la plus rapide consiste en l’augmentation des tensions à des valeurs élevées en augmentant fortement le FSB pour trouver rapidement une fréquence maximum stable. Cette méthode est réservée aux overclockeurs expérimentés et aux personnes connaissant les capacités de leur matériel. Les débutants préféreront d’abord baisser le coefficient multiplicateur du CPU, puis augmenter le FSB afin de trouver sa fréquence maximale sans être limité par la fréquence du processeur. Certains choisiront un ratio FSB:mémoire élevé afin d’appréhender rapidement les capacités de la mémoire et ainsi faciliter la recherche de la fréquence FSB maximale.
Augmentation du FSB
Si vous êtes un débutant et que vous ne connaissez pas les capacités de votre matériel, augmentez le FSB par pas de 20 MHz. Le chargement de Windows est une étape indiquant approximativement la stabilité d’une machine. Ainsi, si votre système d’exploitation se lance correctement, redémarrez le PC et augmentez à nouveau le FSB. Accessoirement, vous pouvez tester plus en profondeur la stabilité de votre machine avec OCCT.
Si vous utilisez un chipset Intel, vous serez tôt ou tard limité par les capacités de votre mémoire lors de la montée du FSB. Toutefois, il est bon de savoir que les kits de mémoires haut de gamme permettent généralement des overclockings généreux. N’oubliez pas de tester fréquemment votre mémoire avec MemTest86+ dès lors que sa fréquence dépasse ses spécifications d’origine.
Plantage inévitable
Au fur et à mesure de l’augmentation du FSB, vous allez certainement rencontrer un écran noir ou un plantage total de la machine, dû généralement à un manque de tension du CPU ou du NorthBridge. Ne paniquez pas ! Si vous pouvez retourner dans le BIOS, rétablissez les paramètres précédents. Si la machine n’affiche qu’un écran noir après redémarrage et ne répond pas, réinitialisez le BIOS grâce à un Clear CMOS, puis rétablissez les derniers paramètres stables.
Augmentation des tensions
Si votre machine se révèle instable après l’augmentation du FSB, commencez par élever le VCore (+0.1V). Une fois arrivée à un FSB relativement haut et lorsque l’augmentation du Vcore n’aura aucun impact sur le manque de stabilité de votre machine, vous devrez augmenter la tension du Northbridge (+0.1V). Pour assurer une meilleure stabilité à l’ensemble, vous pouvez également augmenter la tension du FSB à 1.3V et du CPU PLL (+0.1V), si ce réglage est disponible.
Si le FSB est plus élevé que la fréquence d’origine de vos mémoires et que vous utilisez le système de ratio FSB:mémoire (chipset i965P/i975X/P35/X38), vous devrez probablement augmenter la tension de vos barrettes pour leur faire supporter une fréquence supérieure. Il serait également judicieux d'augmenter les timings mémoires, en particulier le paramètre "tCas", afin de soulager votre mémoire. Sur chipset nForce 6, comme vous utilisez certainement le mode "Unlinked", votre mémoire tourne à sa fréquence standard et elle ne nécessite ainsi aucune surtension.
Soyez conscient que le principal danger pour votre matériel lors d’un overclocking ne vient pas forcément d’une fréquence excessive, mais d’une surtension. Gardez ces chiffres en mémoire afin d’éviter tout endommagement ou perturbation due à des tensions exagérées.
FSB holes et Strap
En augmentant le FSB, vous pourriez constater un phénomène gênant appelé "FSB holes" ou "trous FSB". Ainsi, pour un FSB de 399 MHz, une configuration peut être totalement instable et l’augmentation des tensions des composants n’aura que peu d’influence sur le problème. En passant la fréquence à 401 MHz, votre PC est soudainement parfaitement stable. Ainsi, vous avez certainement traversé un FSB hole.
Ce phénomène est généralement dû aux timings du Northbridge qui augmentent par palier afin d’éviter des instabilités dues à l’élévation de la fréquence du FSB. Près des valeurs paliers, la carte mère est fortement stressée et il suffit habituellement de quelques MHz en plus pour passer à des timings moins contraignants pour le chipset et ainsi gagner en stabilité.
Une plage de fréquences possédant un jeu de timings donnés est appelé "Strap". Certaines cartes mères permettent de le spécifier manuellement. Celui-ci est généralement donné sous la forme d’une fréquence FSB à partir de laquelle de nouveaux timings sont appliqués au Northbridge. Ainsi, si ce réglage est disponible, il est conseillé de l’augmenter pour améliorer la stabilité de la machine lorsque la carte mère se situe dans un FSB hole. Les principaux Straps se situant généralement à 200 MHz, 266 MHz, 333 MHz voire 400 MHz.
FSB Wall
Les premières révisions des cores Allendale (stepping L2), c'est-à-dire les CPU E21x0 et E4x00, possèdent habituellement un "FSB Wall", un "Mur FSB". Ce phénomène se traduit par une quasi-impossibilité à dépasser un certain FSB en utilisant un Vcore standard. En effet, ce mur se situe généralement aux alentours de 380 MHz et le seul moyen de le dépasser est d’augmenter fortement le voltage du processeur, habituellement au-delà de 1.5V. Toutefois, grâce aux améliorations apportées par la révision du stepping M0, ce problème tend à disparaître.
VDrop
Si vous possédez une carte mère d’entrée de gamme (Asus P5x basique, Gigabyte série 3, MSI série Neo), sachez que leur étage d’alimentation est généralement de qualité inférieure. Ainsi, lorsque votre processeur est en charge, il subit une importante perte de tension, jusqu’à 0.1V, qui peut nuire à la stabilité générale de la machine. On appelle ce phénomène le Vdrop et il faut simplement le compenser avec une hausse de la tension du CPU, ce qui aura pour conséquence d’augmenter la consommation et la chauffe du processeur au repos. Toutefois, il existe des modifications matérielles appelées "Volt mod" et "Vdrop mod" permettant d’éliminer ce problème. Toutefois, ce genre de modifications est réservé aux utilisateurs expérimentés.
Abaissement du coefficient et des tensions
Comme la plupart des Core 2 et Pentium Dual Core supportent des FSB élevés, si votre carte mère et votre mémoire disposent d’un excellent potentiel pour les hautes fréquences, il est généralement conseillé de décrémenter le coefficient CPU pour permettre l’augmentation du FSB. Par conséquent, la bande passante augmentera sensiblement, ainsi que les performances générales du système. Ainsi, pour une fréquence de 3.6 GHz, au lieu de régler simplement votre processeur à 9*400 MHz, vous pourriez choisir un paramétrage de type 8*450 MHz ou encore 7*514 MHz, si votre mémoire le permet ou si vous utilisez le mode "Unlinked" du chipset nForce 6.
Si vous avez eu la main lourde lors de l'augmentation des tensions, elles pourraient entraînées une surchauffe inutile de certains composants. Une fois l'overclocking terminé, il est généralement recommandé de rechercher les tensions minimales garantissant la stabilité de votre machine, afin de minimiser le dégagement calorifique.
Résumé
Vous êtes maintenant sensé connaître la plupart des procédures d’overclocking et les difficultés auxquelles vous pourriez être confronté. Voici un schéma récapitulatif indiquant la plupart des problèmes intervenant lors d’un overclocking et leurs solutions respectives.